Temples Indiens de Guadeloupe - L'Inde à l'Honneur

Afin d'éclaircir les idées reçues je vais m'attarder à démystifier la pratique de l'hindouisme et son culte, autour de trois thèmes : l'Histoire, les éléments du culte et les raisons du culte.

L'Histoire de l'hindouisme nous ramène aux années de son introduction. L'Hindouisme parvient aux Antilles sous la forme orale et sous la forme écrite, grâce à des livres venus de l'Inde par le biais des premiers arrivants. On y trouve là, consigné sous ces deux formes, un bloc entier de ce patrimoine culturel indien de la Guadeloupe. On y trouve ainsi les récits de personnages importants pour l'hindouisme, on peut citer Madurai Viran et ses deux épouses comme exemple; des prières, des chansons... Certains livres de chansons par leur contenu riche de milliers de pages font véritablement œuvre de répertoire de l'hindouisme à eux seuls. Ce sont les sources d'inspirations des prêtes hindous, qui tenaient à cœur de retransmettre le plus fidèlement possible la tradition qu'il détenait, allant même jusqu'à "fonder" des écoles, ou plutôt des groupes d'études, s'inscrivant dans leur lignée. On pourrait parler bien entendu des diverses sources de ces savoirs, dans les petits villages de l'Inde d'où étaient originaires ces premiers arrivants, mais cela est encore une autre affaire... Je vous renvoie pour cela aux œuvres mentionnées dans la note (1).
Tout ce que l'on doit en dire est que, ce sont les sources les plus fidèles qui nous sont rapportées ici.

On ne peut passer à côté de l'aspect solennel de la cérémonie indienne. On sait combien s'agissant des croyants, la religion leur tient à cœur. Le moment où il y avait les soirées de chants et les fêtes religieuses qui ponctuent l'année, était vécu par l'hindou comme un instant solennel. Placées sous un arbre, vénérées avec assiduité au culte, jamais délaissées, élevées au cours du temps sur des parapets de plus en plus élevés, les roches à l'effigie de Maliémen, Shakti, Minatchy, Minadéyon, Maldévilen etc, devenues au fur et à mesure des statues réelles, se dressent toujours aussi haut dans les cœurs des fidèles, que dans celui des premiers hindous débarqués en ces terres.

Temple de Mardeviren (Chez Chingan au Moule)

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Ne soyons pas plus long, passons à un thème plus proche, les éléments du culte. L'hindouisme se pratique dans l'intimité d'un temple, accompagné ou pas d'un proche, mais souvent sans grand renfort de badauds. On commence par préparer les ustensiles, laver, mettre de l'eau au safran qu'on pourrait considérer comme de l'eau bénie. Le prêtre ou pusali prépare le bénéficiaire de la cérémonie. On invoque le divin, et le cas échéant la divinité gardienne du temple, puis on fait une première offrande de riz au lait par exemple. Les divinités sont parsemées de fruits et de fleurs, placés sur un tray. Tout du long, il y a les prières et les chants, ponctués au tapou, ce tambour dont la fonction sert à rapprocher le monde des hommes et celui des dieux. Il y a acte de dévotion, agenouillement, puis enfin, les gens sont marqués au niveau du troisième œil, symbolique pour les hindous. Nous n’oublierons pas le sacrifice d'un bouc, la réception et les autres petites choses qui ne font qu'augmenter la grandeur de cette croyance. Le partage reste primordial, et les offrandes sont enfin partagées entre les hommes et les dieux. Voir la note (2)

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Mais à quoi tout cela sert-il ? Et pourquoi prie t-on... ?

Cet apport se double d'une philosophie et d'un état d'esprit, portés par ce pays, tout entier, d'où la culture indienne est arrivée jusque ici. L'achat d'une voiture, une nouvelle étape, une maison neuve, des enfants ; tout ce qui amène du changement rime avec les dieux hindous. Un désir, un souhait, un simple besoin de manifester de la gratitude, tout cela est tourné vers l'être divin, sage. Quand on doit agir, même dans le quotidien, il faut en référer à celui qui domine votre être. L'Homme est assujetti à bien plus qu'une simple roche, il est "assujetti" à celui qui guide toutes ses pensées, tous ses pas, qui le conseille et l'accompagne. On trouve non seulement des pensées claires, et pures, dans les récits de ces livres, mais aussi un chemin. On devient plus fort en pensant à Dieu, on devient plus grand. Tout comme les temples qu'ils avaient bâtis en symbole de leur foi...

undefined — Préparation du beurre clarifié (ghee)

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Note 1) https://books.openedition.org/editionsmsh/7417 (partie hindouisme), Voir L'Inde dans les arts de la Guadeloupe et de la Martinique. Héritages et innovations (2004)

Note 2) http://www.acgai.fr/rites.html (déroulement d'une cérémonie), http://www.acgai.fr/danse-trad.html, https://www.facebook.com/Swamykoumoudou/posts/448742151853754/

Note 3) Page Facebook de Silingounadèl

Note 4) Article sur la femme dans les nadrons (nadaga)

Note 5) Exemple de nadron

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